3ème DIMANCHE DE PÂQUES 2020

26 avril 2020.

 3ème DIMANCHE DE PÂQUES.

Chers frères et seurs dans le Christ,

La page d’évangile de ce troisième dimanche de Pâques nous donne l’opportunité de méditer une fois encore sur le récit des apparitions du ressuscité à ses disciples. Le dimanche dernier, c’était aux Onze apôtres de Jésus se manifeste vivant. Thomas qui, au départ, n’y croyait pas, finit par se rendre à l’évidence de la foi par sa confession : « Mon Seigneur et mon Dieu ». A cette confession, Jésus répond : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Dans le récit d’apparition de ce jour, le Christ ressuscité vient rejoindre deux autres de ses disciples en route vers Emmaüs. Le symbolisme de la route est ici très évocateur : il indique que le ressuscité chemine toujours avec nous, et que c’est à travers les chemins parfois tortueux de notre existence qu’il vient se joindre à nous pour nous assurer de sa présence et nous réconforter. Le ressuscité n’emprunte en effet nos chemins que pour nous apporter la vie qu’il est lui même, le soulagement et le réconfort.

L’épisode des deux disciples en route vers Emmaüs en est un bel exemple. Dans ce récit, il est frappant de noter que les deux disciples étaient dans un état bien particulier. Ils étaient d’abord très attristés par les événements dramatiques qui eurent lieu à Jérusalem au sujet de Jésus de Nazareth : son arrestation et sa mise à mort les avaient tellement affectés qu’ils rentraient de Jérusalem tout tristes. En plus de la tristesse qui les marquait, ils étaient déçus, voire désespérés. De fait, Jésus sur qui ils avaient fondé tout leur espoir en tant que véritable libérateur du peuple d’Israël a subi une des morts les plus ignominieuses.

Du coup, sa disparition les a profondément désorientés voire déconcertés : « Nous, (disent-ils) nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé ». C’est dire combien était grande leur déception. Par ailleurs, du fait qu’ils soient profondément marqués par la tristesse et le désespoir, les deux disciples se trouvaient dans un aveuglement total, ils n’arrivaient pas à reconnaître Jésus : « leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître ». Toute la stratégie de Jésus consistera à les faire passer de leur situation de mort et de détresse à la vie, de sorte que participant à la ferveur et à la joie du ressuscité, ils puissent être aussi des messagers de la résurrection. Pour y parvenir, Jésus posera trois actes majeurs.

Le premier consiste à ouvrir l’esprit des disciples à l’intelligence des Écritures : face aux durs événements qui marquent profondément et douloureusement la vie des disciples. Jésus les amena à relire ces événements à la lumière de la Parole de Dieu. Ainsi, « partant de Moise et de tous les prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concerne ». De fait, pour Jésus, seules les Saintes Écritures peuvent nous aider à mieux comprendre les enjeux des événements qui nous surviennent. Et ce que dévoilent ces événements, c’est principalement comment Dieu est à l’œuvre dans l’histoire des hommes. Il vise toujours à réaliser son plan d’amour et de salut en faveur de tous les hommes.

Quelles que soient les souffrances et les épreuves endurées dans l’histoire. Dieu fait toujours tout contribuer au bien de ceux qui l’aiment : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire ? »

C’est dire qu’à l’écoute des Saintes Ecritures, le croyant, confronté aux durs événements de la vie, est suffisamment illuminés de la grâce du ressuscité qui aide à mieux comprendre sa vie, notamment la façon admirable dont Dieu dirige l’histoire de l’homme, la manière dont il chanvre pour la rénovation de la vie de l’homme. De ce point de vue, la remarque faite par le deux disciples après avoir reconnu intéressante Noire car itil pas bralant en nous tandis que nous portait sur la route ouvrait les écritures.

Oui, freres et soeurs, vous qui les confines dans vos maisons à cause du coronavirus, sachez que le ressuscite vient faire route avec nous. II viel nous rejoindre dans le parcours difficile que nous faisons depuis quelque temps et qui nous oblige A rester confines chez nous ou a limiter nos mouvements a Pintérieur du cordon sanitaire. Aussi douloureuse que soit une telle experience, n’oublions pas que c’est à la lumière de la Parole de Dieu que nous pouvons en avoir une certaine intelligence el retrouver les ressources spirituelles nous permettant d’assumer notre mission et de surmonter les épreuves de la vie.

Le deuxième acte majeur posé par les consiste à rompre le pain et le donner ses disciples. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononce la bénédiction et l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent ». Le geste posé par Jésus en rompant le pain devant ses disciples est une reprise de celui qu’il posa à la veille de sa passion lors de l’institution de l’Eucharistie. Le pain rompu et donné aux deux disciples est le symbole de son corps livré jusqu’au sacrifice de sa propre vie. En donnant son corps à manger sous le signe du pain rompu, Jésus veut dire aux deux disciples qu’il continue de se livrer à tous les hommes, de sorte que ceux-ci puissent accéder à la vie en plénitude. Sa résurrection d’entre les morts est déjà le gage de la vie en plénitude octroyée à tous les hommes qui acceptent de venir à lui dans la foi et de prendre part à son banquet.

Chers frères et soeurs, le geste posé par Jésus nous fait prendre conscience de l’importance de l’Eucharistie dans notre vie chrétienne. Chaque fois que nous participons à l’Eucharistie en communiant au Corps et au Sang du Christ, nous célébrons notre propre passage de la mort à la vie des ressuscités, nous passons du monde corruptible au monde incorruptible. C’est ce que nous rappelle justement l’apôtre Pierre dans la deuxième lecture de ce jour : « Vous le savez : ce n’est pas par des biens corruptibles, l’argent ou l’or, que vous avez été rachetés de la conduite superficielle hérités de vos pères, mais c’est par un sang précieux, celui d’un agneau sans défaut et sans tache, le Christ ».

Il est vrai que cette période de confinement oblige la plupart de nos fidèles à garder le jeûne eucharistique. Sachez que face à votre ardent désir de communier au Corps du Christ, lui-même se fait déjà présent en vous et ne manquera pas de combler votre désir au-delà de toute attente.

Le troisième et dernier acte posé par Jésus est sa disparition sous le regard des disciples, ce qui est une invitation au témoignage : « Il disparut à leurs regards. A l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem ». En disparaissant aux regards des disciples. Jésus les invite au témoignage, à l’annonce de la Bonne Nouvelle de la résurrection.

C’est dire que la rencontre que nous effectuons avec le ressuscité à travers l’écoute de sa Parole et l’accès à la Table eucharistique nous transforme et nous dispose à devenir des témoins de sa résurrection, à la manière des deux disciples qui, sans délai, retournèrent à Jérusalem pour annoncer aux autres disciples que le Christ est vraiment ressuscité.

Ce témoignage est spécifiquement la mission que le ressuscité semble confier à nous chrétiens en cette période difficile que traverse notre monde. Nous avons un rôle particulier à jouer quant au réveil de notre monde et son recentrage sur les vraies valeurs : l’importance de notre radicale dépendance vis-à-vis de Dieu et la centralité de la prière dans l’existence humaine.

C’est dire combien l’expérience que vous faites en priant et en partageant en famille pourra grandement enrichir votre vie chrétienne et, par ricochet, insuffler en vous un nouveau souffle pour l’élan missionnaire. Il serait regrettable qu’après le coronavirus rien ne change du train de vie auquel était habitué notre monde. Il revient à nous chrétiens, animés du Souffle vivifiant du ressuscité et illuminés de sa clarté, d’aider notre monde à se tourner vers les réalités éternelles et non vers les biens corruptibles.

Puisse le Christ ressuscité, toujours vivant au milieu de nous, nous accorder la grâce d’être dociles à son Esprit et de participer activement à son oeuvre de salut et de renouvellement de notre monde, Lui qui vit et règne maintenant et pour les siècles des siècles. Amen!