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PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE DE CALAVI.

Heures d’ouverture : 6h à 20h30mn.

  • Heures des messes :
    Les dimanches: 7h; 9h et 18h30 .
    En semaine:

                                Lundis, Mercredis et Jeudis: 18h30 

• Jours et heures de confession :

  • Heures d’accueil des fidèles par les pasteurs:
    Le Curé: 
    Le vicaire: 
    Secrétariats Chancellerie paroissiale : 
  • Secrétariat des demandes de messe : 
  • Caritas : 
  • Contacts de la paroisse                                                                                                                                                            Téléphone: (229) .                                                                                                              Boîte Postale: .
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Historique de la Paroisse Saint Antoine de Padoue de Calavi

HISTORIQUE DE LA PAROISSE SAINT ANTOINE DE PADOUE DE CALAVI.

Le père Ernest MENAGER, un homme de vision, s’engageait dans l’œuvre de réhabilitation de la mission de Ouidah. Ce projet l’amena en avril 1884 à passer un séjour d’un mois au Dahomey. Il passa son temps à explorer  Ouidah, Abomey-Calavi et Godomey. En cette période de l’histoire, Abomey-Calavi était très redouté pour ses pratiques occultes.

Vaillant et courageux missionnaire, le père Ernest MENAGER ne se contenta pas de rouvrir la mission de Ouidah. La fondation de nouvelles stations sur le littoral, à Godomey ou Abomey-Calavi comme à l’intérieur des terres en direction du Togo, était pour lui un projet de choix. Abomey-Calavi retint son attention en premier lieu en raison du commerce qui y prospérait autour des comptoirs FABRE et REGIS. L’autre raison qui lui semblait aussi importante est une vision : le petit Abomey pouvait devenir un tremplin menant au grand Abomey. Il y a aussi que Abomey-Calavi apparemment moins malsain était tout indiqué pour y établir une résidence. Ce que fit le père MENAGER en y établissant résidence avec deux missionnaires qui surveillaient en même temps l’école créée à Godomey.

FONDATION DE LA MISSION D’ABOMEY-CALAVI.

Vers 1895, Abomey-Calavi connut la présence de quelques chrétiens. Les commerçants européens qui s’y trouvaient furent les premiers chrétiens dont la présence va jeter la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Ils étaient composés des familles afro-brésiliennes comme d’ALMEIDA, da SILVA, DURAND, VIEIRA, DIOGO, BRUN, etc.

Ces commerçants européens chrétiens, conscients de l’importance du prêtre dans l’enracinement de la foi chrétienne les faisaient venir de Ouidah. Ils faisaient porter les pères en hamac, de Ouidah à Calavi pour enseigner la religion catholique et convertir les cœurs. Au domicile du feu Jean Baptiste BRUN fut dite la première messe. Les familles locales acquises à la Bonne Nouvelle vont s’ajouter au groupe des commerçants chrétiens. Parmi elles nous avons les familles BADA, NOUGBODE, AGUIAR, AGUEGUE, etc. Ainsi commença la petite communauté catholique de Calavi.

Cette petite communauté d’une quinzaine de chrétiens soutenus par quelques notables de la localité adressa le 31 décembre 1895, une lettre au préfet apostolique et au vicaire de la mission de Ouidah, le père GEX. Une lettre qui remercia pour les dépenses investies dans la construction d’une école et d’une petite chapelle et qui s’acheva par l’habituelle demande de prêtres : « donnez-nous des prêtres ! ».

C’est bien plus tard, en août 1898 qu’arrivèrent les premiers pères Jean DOURIS supérieur avec son vicaire André GEX. Le vaillant père DOURIS, dès son arrivée, aménagea une demeure pour les pères. Cette première maison des pères fut donnée plus tard aux sœurs. Il décrit lui-même les premiers moments de sa mission à Calavi : « après avoir pendant quelques jours, reçu de Monsieur VUILLERME, gérant de la maison FABRE, une hospitalité aussi délicate qu’empressée, nous transportions nos pénates dans une case qu’un chrétien du nom de AGUEGUE mit de bon cœur à notre disposition. Nous nous souviendrons longtemps des jours passés dans ce petit trou, où ce n’était que caisses, ustensiles de cuisine, instruments de travail et autres. Un petit coin, élégamment dénommé véranda nous servait de salle à manger, d’office et de salon de réception…….Nos chambres…. Ah nos chambres !, grandes comme ça, encombrées également de caisses, où les appareils de photographie et notre trousseau voisinaient avec les objets hétéroclites. C’est à peine si on pouvait y pénétrer et, le soir venu, quand nous allions nous jeter sur notre maigre grabat, ce sont des prodiges d’équilibre qu’il fallait développer pour ne pas se casser le nez……. » Si nous étions pauvrement logés, que dire de la demeure de Celui dont nous venions annoncer la Bonne Parole ? Figurez-vous quatre piquets et un toit en paille dessus et vous aurez l’idée très exacte de ce que fut notre église pendant plus de six mois, jusqu’au moment où pûmes trouver un local plus convenable et un peu moins ouvert à tous les vents. ( ….)

 L’annonce de l’Evangile faisant son chemin, le Chef de Canton BADA Alomassoaîkpon Joseph, grand ami des missionnaires n’hésita pas à donner un emplacement pour la mission. La construction d’une église pour la communauté naissante débuta en 1898.

Le 1er novembre 1898, le Père DOURIS atteint, de façon inattendue, par une maladie, se rendit en Europe pour les soins. Le père RENIER, son remplaçant, n’a pu résister au brusque changement de climat malgré sa forte constitution physique. Il fut rapidement remplacé par le père L’ANTHOËN.

Il faut signaler qu’en plus de la résidence des missionnaires, fut construite une école qui servait provisoirement de chapelle. Revenu des soins, le père DOURIS ne ménagea aucun effort pour poursuivre les travaux de construction de l’église. La participation des populations très appréciée par les missionnaires leur était d’un grand encouragement. Le père DOURIS acheva la construction de la première église dont la bénédiction eut lieu  le 1er juillet 1900, par le Révérend Père STEINMETZ et  dédiée à Saint Antoine de Padoue. La pierre d’Autel fut consacrée la veille ainsi que la cloche bénie et dénommée Amélie.

En août 1901, le père DOURIS eut l’initiative de proposer au supérieur la création d’une mission à Cotonou : « Cotonou actuellement desservi par Calavi, une mission s’impose d’autant plus que le gouvernement de la colonie a l’intention d’y transporter son siège »[1]. Cette demande du père DOURIS connaîtra une suite favorable et la nouvelle mission fut effectivement créée en 1901. C’est ainsi que Saint Antoine de Padoue de Calavi est la mère de l’actuelle Cathédrale Notre Dame de Cotonou.

Le père Emile BARRIL successivement vicaire en 1901 et 1906 devint curé en 1915 et continua l’œuvre de ses prédécesseurs. La semence de l’Evangile enfouie dans la terre de Calavi n’a pas manqué de porter des fruits.  La rencontre de l’Evangile avec les besoins de la terre africaine suscita la fondation d’un institut religieux féminin (OCPSP) grâce à l’esprit de discernement du père BARRIL qui sut écouter Dieu et obéir à sa volonté. Par ailleurs des vocations sacerdotales et religieuses vont commencer à naître. Ses fruits se feront de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’avance l’évangélisation. 

L’église, devenue petite pour les besoins de la communauté chrétienne, fut allongée de sept (7) mètres avec tribune en 1930. Le père BEILLEVAIRE y ajouta une chapelle latérale en 1937-38[2].

Le père Marie Joseph AUJOULAT demeure une figure marquante de l’histoire de l’Eglise à Calavi. Il resta près de 28 ans dans cette mission de novembre 1939 au 28 juillet 1967. A sa suite, le père Théophile COGARD prit la relève du 22 mars 1968 au 25 janvier 1974. Vaillant missionnaire, il partit de Calavi pour fonder une nouvelle paroisse sur le lac. Les pères PEYLE et Germain BOUCHEIX connurent la période de 1974 à 1978. Le 8 octobre 1978, Mgr Christophe ADIMOU archevêque de Cotonou installa le nouveau curé, le père Denys BELLUT. Avec le père BELLUT, Calavi connut la construction d’une nouvelle église. Curé doyen de Calavi, il reçut de Mgr ADIMOU la délégation pour la bénédiction de cette église le 7 septembre 1983, année de la commémoration du 1950è anniversaire de notre rédemption. La croix du chœur de l’église a été transmise de paroisse en paroisse et de village en village dans le doyenné à l’occasion de cette année sainte. Le doyenné était composé de : Ganvié, So-Tchanhoué, Vekky, So-Ava, Akassato, Agassa-Godomè, Kpodji, Fanto, Glo-Djigbé, Djigbé-Aga, Agongbé, Domey-Gbo, Adjagbo, Ouégah, Tokan, Houèto, Somey, Ouèdo, Dénou, Cococodji, Cocotomey, Godomey, Dékanmè, Gbadji, Aguékon, Gbéssou, Gblon, Houmè, Lokpo, Kento, Sèdjè, Hadjanaho, Anagbo, Gonfandji, Wawata, Zinvié. L’année sainte débutée le 10 juin 1983 connu la célébration de clôture en l’église Saint Antoine de Padoue le 20 avril 1984 par Mgr ADIMOU[3].

Le père Denys BELLUT, vaillant soldat du Christ acheva sa mission à Saint Antoine de Padoue en 1993. Le père Claude VINCENT sera le  dernier curé SMA de 1996 à 2000. Définitivement rentré en France le 12 juillet 2000, il ferme la longue vague des pasteurs missionnaires pour laisser la place au clergé local.

Au cours de cette période, plus précisément le 02 Novembre 1997, par l’installation du Père René GROSSEAU comme Curé Fondateur, Mgr Isidore de SOUZA fait commencer l’histoire d’une nouvelle paroisse issue de Saint Antoine de Padoue. La paroisse Bienheureuse Joséphine BAKHITA devient ainsi la deuxième paroisse de Calavi.

Le père Ignace DELLOUH, premier curé diocésain, commence la génération des pasteurs locaux. Ainsi démarre la relève des semeurs pour continuer l’œuvre de l’évangélisation de cette terre de Calavi.

Le père Ignace DELLOUH, curé de 2000 à 2010, eut le mérite de créer la station secondaire de St Albert et de concevoir le projet d’agrandissement de l’église de Saint Antoine de Padoue devenue trop petite.

A sa suite, le père Antoine METIN devenu curé depuis le 3 octobre 2010 continue l’œuvre d’évangélisation avec la collaboration des vicaires et des fidèles laïcs. De 2010 à ce jour, la paroisse Saint Antoine de Padoue aura engendré quatre (04) nouvelles paroisses à savoir : St Michel de Gbodjo (2012), Ste Thérèse d’Adjagbo (2013), St Albert de Calavi (2014) et St Jean l’Evangéliste de Ouéga (2015). Le projet d’agrandissement de l’église se transforma rapidement pour offrir plutôt à la paroisse la construction d’une nouvelle église. Elle fut consacrée le 13 juin 2015 en la fête de Saint Antoine de Padoue par son excellence Mgr Antoine GANYE, archevêque de Cotonou.

 

Les curés de la paroisse Saint Antoine de Padoue de Calavi (1898-2015)I)  

          

  • LA PARTICULARITE DE CETTE EGLISE

Quand vous entrez dans l’église de Saint Antoine de Padoue de Calavi, ce qui frappe et attire n’est pas son architecture mais plutôt le chœur. On remarque immédiatement l’originalité de l’Autel et la beauté des bas reliefs contre le mur. L’intention qu’il y a derrière tout cela est purement catéchétique et donc fondée sur de solides bases théologiques. Il est donc nécessaire de commenter et même d’interpréter ces petites réalisations qui constituent l’originalité de notre église.

  • Le Tabernacle :

Quand on entre dans l’église, on aperçoit un grand arbre au niveau du tabernacle. Il contient le Saint Sacrement dont la présence est signalée par une petite lampe rouge. Lorsqu’on approche, on voit un sol pierreux dans lequel s’est ensemencée l’Hostie comme une graine. Deux grands arbres surgissent de cette graine. En leur milieu, presque à la cime, se trouve le Crucifié. Nous sommes à la fois en présence du Jeudi Saint et du Vendredi Saint.

Les deux arbres sont un olivier et un noyer[5] qui poussent sur la même racine provenant de la même graine, portés par le même sol. En instituant l’Eucharistie le Jeudi Saint, Jésus a donné sa vie pour tous les hommes. En mourant sur la croix le Vendredi Saint, il unit ce qui était séparé. Plus de différence entre Grecs et Juifs, esclaves et hommes libres. L’unité dans la diversité est rendue possible grâce au sacrifice de la croix, don suprême de Dieu aux hommes, haute expression de l’amour de Dieu pour sauver l’humanité. Nous pouvons trouver là, l’expression de la richesse et du fondement de notre catholicité.

  • Le lavement des pieds                                                         

Quand on est en face de l’Autel, on voit à sa droite : Jésus à genoux lavant le pied à un disciple ; Saint Antoine de Padoue debout rompant le pain eucharistique. Le lien entre le lavement des pieds et l’Eucharistie est désormais bien connu. Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. L’Eucharistie est la suprême charité. Le lavement des pieds est l’humble service des frères recommandé par Jésus qui en donne l’exemple. Le service dans l’Eglise, s’il est motivé par l’amour doit aller jusqu’au bout, jusqu’au don de la vie au besoin. L’Eucharistie se prolonge dans les menus services quotidiens de notre vie. Saint Antoine, prêtre célébrant l’Eucharistie et Jésus lavant les pieds aux disciples accomplissent le même et unique mystère.

  • L’Autel

Lorsqu’on est dans l’allée centrale et qu’on observe le bas de l’Autel, on remarque une tête et deux épaules. On entrevoit à travers cette image les traits d’une personne dans une posture particulière de porteur de charge. Le prolongement de l’image donne deux bras qui constituent les deux pupitres, table de la parole. Sur le dos du porteur de charge se trouve une grande demi-lune, la moitié d’une Hostie qui constitue la table de l’Autel.

L’Autel, du latin altus (endroit élevé), est la partie centrale de toute l’église. Le point de convergence, le lieu du sacrifice eucharistique.

Tout le symbolisme qui caractérise l’Autel de Saint Antoine de Padoue signifie le Christ, l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde. C’est lui qui ploie sous la charge et la porte pour le salut de tous. C’est encore Lui, le pain eucharistique que représente la demi-Hostie. Ses deux bras portant le livre de la parole nous rappellent qu’Il est : la Parole de Dieu, le Verbe fait chair. Sur chacun des bras se trouve une inscription pour distinguer la parole écrite (alpha et omega) de la parole vécue (l’amour du Christ nous presse). Si le premier est le lieu de la lecture des textes liturgiques, le second est celui des avis et communiqués c’est-à-dire : la vie de la communauté. Ce qui veut rappeler aux fidèles du Christ que nous écoutons la Parole de Dieu pour la mettre en pratique. La célébration liturgique doit déboucher sur la vie concrète orientée par l’écoute de la Parole de Dieu.

Cet Autel symbolise l’unicité du Corps du Christ. Parole ou pain, c’est le même Corps du Christ différemment revêtu dans la richesse de son mystère.

La partie interne de l’Autel, lorsqu’on monte dans le chœur, laisse voir une autre moitié d’Hostie au sol comme pour compléter celle qui constitue la table. C’est le lieu où se tient le célébrant, le prêtre ministre de l’Eucharistie. Au moment où il célèbre l’Eucharistie, il est porté par la même Eucharistie.

En définitive le Christ est à la fois l’Autel, la Victime et le Sacrificateur. Il est la table, le pain et le prêtre. L’homme n’est qu’un pauvre instrument entre ses mains. L’Autel de Saint Antoine de Padoue, exprime de façon particulière ce mystère de notre foi.

Père Antoine METIN

 

[1] Historique de la cathédrale Notre Dame de Miséricorde de Cotonou in Eglise de Cotonou décembre 2015-janvier 2016, p.33

[2] Cf. Rapport du P. AUJOULAT 1950

[3] Cf. tableau encadré dans le bureau du curé

[4] S L 124

[5] Le Noyer est un grand arbre qui produit des noix. Il est cultivé pour son bois très recherché.