Historique et Présentation de l’Archidiocèse de Cotonou.
L’Archidiocèse de Cotonou a été créé le 14 septembre 1955. Mais avant, à partir du 26 juin 1883, elle appartenait à la préfecture apostolique du Dahomey par détachement du vicariat apostolique de la baie du Bénin, avec ses préfets apostoliques pour le Dahomey : Ernest-Marie Ménager (1883-1888) et Louis 1er Lecron (1888-1895). Le 12 avril 1892, la préfecture apostolique du Togo en a été détachée. Le 25 mai 1901, elle est élevée au rang de vicariat apostolique du Dahomey avec les vicaires apostoliques Louis-Auguste Dartois (25 mai 1901- 3 août 1905), François Steinmetz (27 juin 1906- 12 novembre 1934) et Louis Parisot, du (11 mars 1935- 13 mai 1948). Le 28 avril 1942, la préfecture apostolique de Niamey en a été détachée. Le 13 mai 1948 : le vicariat apostolique du Dahomey prend le nom juridique de vicariat apostolique de Ouidah toujours avec Mgr Louis Parisot comme premier et unique vicaire apostolique de Ouidah. Son territoire est réduit le 5 avril 1954 avec la création de la préfecture apostolique du Togo et du vicariat apostolique de Porto-Novo.
Le 14 septembre 1955, le vicariat apostolique de Ouidah est élevé au rang d’Archidiocèse métropolitain et a pris le nom d’Archidiocèse de Cotonou, qui cèdera à nouveau des territoires les 5 avril 1963 et 11 mars 1968, respectivement pour les érections des diocèses d’Abomey et de Lokossa.
L’Archidiocèse de Cotonou couvre actuellement les départements de l’Atlantique et du Littoral. Erigé le 14 septembre 1955 soit 5 ans avant l’indépendance du Dahomey, il a été confié au clergé local le 5 janvier 1960. Il occupe une position importante et revêt un certain nombre de caractéristiques propres.
Situé dans la région géographique de la République du Bénin que l’on appelle communément le Bénin méridional, il est respectivement limité au Nord par le diocèse d’Abomey, à l’Ouest par le diocèse de Lokossa, à l’Est par le diocèse de Porto-Novo, au Sud par l’Océan Atlantique. Il couvrait une superficie de trois mille trois-cent quarante-quatre kilomètres carrés (3.344KM²). Sa population est estimée à 2.390.000 habitants. Le nombre de catholiques est de 749.179, soit 31,3%, répartis sur 109 paroisses.
Au service de l’Eglise-Famille de Dieu qui est à Cotonou, il y a au 24 septembre 2016, quatre cent quatorze prêtres (414) séculiers, dont trois cent soixante et un (361) diocésains, cinquante-trois (53) religieux de différentes nationalités, soixante-cinq (65) religieux profès et cinq cent sept (507) religieuses béninoises et étrangères. Des prêtres diocésains sont en mission dans les autres diocèses du Bénin, à l’étranger (Canada-France-Rome-Nouvelle, Calédonie, Côte-d’Ivoire, etc…), en année sabbatique et à la retraite. Les prêtres religieux étrangers sont pour la plupart, des Pères des missions Africaines, des Sulpiciens, des Dominicains, des Camilliens, des Salésiens, des Capucins, des Eudistes, des Comboniens des Franciscains de l’Immaculée et des Jésuites. On retrouve des frères religieux non prêtres tels que les Frères Bénédictins, les Frères de Jésus-Christ, les frères de Notre-Dame de l’Inculturation, les Frères des écoles chrétiennes…
Dans son organisation interne, le diocèse est divisé en 11 vicariats de secteur géographique et 3 vicariats de service : vicariat du Laïcat et de la famille, vicariat du clergé, vicariat de la vie consacrée. Le Plan Stratégique d’Action Pastoral (PSAP) quinquennal (2017-2022) aide à guider pastoralement le diocèse dans toutes ses composantes pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Le catholicisme dans l’Archidiocèse de Cotonou est l’heureux résultat de l’évangélisation commencée à partir d’Agoué et Ouidah depuis 1861 par les missionnaires. Et depuis cette date, la graine a germé, poussé, grandi et continue de croître à tous les points de vue, sous la mouvance du Saint-Esprit. C’est ainsi que le christianisme, qui se limitait exclusivement à la ville de Ouidah, s’est progressivement étendu à tout le Bénin. A côté du catholicisme, il faut noter la présence d’autres confessions religieuses telles que le protestantisme, l’Islam et l’animisme. A côté de ces grandes confessions, notons aussi une profusion des sectes.
L’Archidiocèse de Cotonou dans le plan géographique national
L’Archidiocèse de Cotonou comprend les départements du Littoral et de l’Atlantique, situés au Sud du Bénin. Avant 1999, on parlait du département de l’Atlantique pour désigner les deux entités, mais depuis les réformes territoriales de 1999, on parle du département du Littoral qui englobe Cotonou comme seule commune dudit département, avec en 2016 ses 13 arrondissements (ex-communes) et 165 quartiers de ville. Cotonou qui couvre une superficie de 79 km², est le plus petit des 12 départements du Bénin avec une population de plus d’un million d’habitants. Elle est bâtie sur un cordon littoral large de 4 à 6 km entre le lac Nokoué et l’Océan Atlantique. Capitale économique du Bénin, cette ville s’étend sur 10km à l’Ouest où elle est limitée par la commune d’Abomey-Calavi (département de l’Atlantique) et sur 6 km à l’Est, en côtoyant la commune de Sèmè-Podji (département de l’Ouémé). L’Océan Atlantique forme la limite Sud du département. Au Nord, le département du Littoral se trouve limité par le lac Nokoué. Il est situé au croisement des 6°20 de parallèle Nord et de 2°20 méridien Est. Ses coordonnées géographiques en décimales, sont 6.3625° de latitude et 2.4255° de longitude. Ses coordonnées géographiques sexagésimales sont : latitudes nord 6°21’ 45’ et longitude 2°25’32’’.
La relative perméabilité du sol (nappe affleurante) et les fortes pluies, favorisent les inondations. Près de 34% de l’espace urbain est situé en dessous du niveau d’eau. La ville comprend aujourd’hui 1 100 000 habitants dont la plupart sont originaires de l’intérieur du pays. 20% de la population de Cotonou vit en dessous du seuil de pauvreté (117.400 Fcfa en 1994). Sa forte croissance démographique et la présence de nombreux plans d’eau ont donné lieu à une occupation extensive des zones inondables. En l’absence de réelle planification urbaine, la majorité de la population s’est installée de façon anarchique dans les zones non loties. L’actuelle autorité préfectorale de Cotonou est le préfet par intérim Jean-Claude Codjia. L’actuel maire de la ville de Cotonou est M. Isidore Gnonlonfoun.
Quant à l’Atlantique, il est un département situé au Sud du Bénin. Il a une superficie de 3233km² et regroupe 718 villages et quartiers de ville et 8 communes que sont Abomey-Calavi, Allada, Kpomassè, Ouidah, Sô-Ava, Toffo, Tori-Bossito et Zè. L’Océan Atlantique forme la limite sud du département qui est limité à l’Ouest par le département du Mono. Le lac Ahémé, le fleuve Couffo et le chenal Aho constituent les limites naturelles de ses frontières. Au Nord, le département de l’Atlantique se trouve limité par le département du Zou. Cette frontière se situe au niveau géographique des villages de Sêhouè, Kpomè et Djigbé et passe par la dépression de la Lama. A l’Est, il est limité par le département de l’Ouémé. La frontière passe au milieu de la vallée de l’Ouémé et traverse le lac Nokoué pour rejoindre la côte, à la limite du département du Littoral. L’actuelle autorité préfectorale de Cotonou est le préfet par intérim Jean-Claude Codjia.
Les départements de l’Atlantique et du Littoral que couvre l’Archidiocèse de Cotonou sont peuplés de deux groupes ethniques principaux : les « Fon » formant la majorité de la population, les « Aïzo » constituant un bloc ethnique assez important dans la région d’Allada. La ville de Cotonou est par excellence le lieu de rencontre de toutes les ethnies béninoises et d’un grand nombre d’étrangers. Parmi ses infrastructures se trouvent le port autonome de Cotonou, le grand marché de Dantokpa et le Centre National Hospitalier et Universitaire Hurbert Koutoukou Maga qui ont une vocation internationale. Le diocèse de Cotonou abrite des universités publiques (Université d’Abomey-Calavi), privées et confessionnelles l’Ucao, l’Institut Jean-Paul II pour les sciences du mariage et de la famille, plusieurs établissements d’Enseignement moyen général, technique et professionnel aussi bien publics que privés. Il est aussi le siège de l’appareil gouvernemental, administratif et politique. Partant, l’Archidiocèse de Cotonou se signale comme une cité-dortoir et le domaine de concentration des hauts cadres-élites et intellectuels du pays.
Extrait du Journal La Croix du Bénin, Hors-Série N°004 du 24 septembre 2016